9782735127344
9782889280834
Sur quoi repose le succès d’un artiste en dehors de son pays d’origine ? Les attentes d’un public étranger orientent-elles la réception d’une œuvre, parfois au prix d’une déformation de son sens initial ? Le transfert d’une production artistique d’un contexte culturel à un autre peut donner lieu à un « malentendu productif » conduisant les récepteurs à apprécier celle-ci à l’aune de leurs propres références nationales, a priori loin des intentions revendiquées par son auteur. Ce phénomène expliquerait-il le succès de Robert Delaunay en Allemagne avant la Première guerre mondiale ? Le peintre orphiste y est l'un des artistes les plus célèbres, dans un contexte pourtant marqué par de fortes tensions nationales. Au cours de l’année 1913, avec l’aide du galeriste et directeur de revue Herwarth Walden, il expose et voyage à deux reprises à Berlin. Ses œuvres y suscitent l’engouement particulier de trois artistes expressionnistes aux trajectoires très différentes, et dont les travaux semblent à première vue très éloignés de ceux du Français : les peintres Ludwig Meidner et Lyonel Feininger, et l'architecte Bruno Taut.
Dans un premier temps, ce livre retrace en détail ce qui a été alors lu et vu de l’œuvre de Delaunay dans la capitale allemande. Ensuite, à travers l’étude de la réception critique du peinte français par trois figures majeures de la scène artistique berlinoise, il revient sur l’idée que le contexte culturel national entraverait la compréhension d’une œuvre ou en influencerait systématiquement les interprétations. En dépassant ainsi les préjugés nationaux qui nourrissent les débats esthétiques au début du XXe siècle et continuent d’imprégner aujourd’hui encore l’histoire de l’art, Sophie Goetzmann nous révèle les liens inattendus qui unissent, par-delà les frontières, les avant-gardes désignées sous les termes d’orphisme et d’expressionnisme.
Dans un premier temps, ce livre retrace en détail ce qui a été alors lu et vu de l’œuvre de Delaunay dans la capitale allemande. Ensuite, à travers l’étude de la réception critique du peinte français par trois figures majeures de la scène artistique berlinoise, il revient sur l’idée que le contexte culturel national entraverait la compréhension d’une œuvre ou en influencerait systématiquement les interprétations. En dépassant ainsi les préjugés nationaux qui nourrissent les débats esthétiques au début du XXe siècle et continuent d’imprégner aujourd’hui encore l’histoire de l’art, Sophie Goetzmann nous révèle les liens inattendus qui unissent, par-delà les frontières, les avant-gardes désignées sous les termes d’orphisme et d’expressionnisme.
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